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 Biographie de l'initiateur de la langue internationale

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Glb92
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MessageSujet: Biographie de l'initiateur de la langue internationale   Biographie de l'initiateur de la langue internationale EmptyVen 30 Juin - 21:50

Biographie de l'initiateur de la langue internationale Zamflavacirkula0wq


Ludvik Lejzer Zamenhof


Il y a environ 150 ans, un petit garçon nommé Lejzer (Lazare) vivait en Pologne mais la Pologne n'existait plus, elle était partagée: d'un côte il y avait l'Allemagne et de l'autre la Russie.

Son père était professeur de français et d'allemand. En sortant de l'école Lejzer Zamenhof voyait des gens qui se battaient parce qu'ils ne parlaient pas les mêmes langues (polonais, russe, allemand etc...).

Heureusement, grâce à sa famille, Lazare comprenait plusieurs de ces langues.

"Ce qui serait bien, ce serait d'inventer une langue où on se comprendrait tous", pensa-t-il . Il a décidé d'inventer cette langue très facile. Il a commencé à apprendre d'autres langues (anglais, latin), et il a essayé de choisir des mots de plusieurs langues, ceux qu'on entendait le plus souvent.

Puis après le Lycée il est parti faire des études de médecin dans la capitale de la Russie, Moscou. Mais avant de partir, il avait donné toutes les feuilles de sa nouvelle langue à son père et celui-ci lui avait dit qu'il les cacherait dans une armoire pour pas que la police russe l'accuse de faire un code secret pour comploter contre le Tsar (le chef de la Russie).

Quand il revint de ses études, son père avait tout brûlé.

Alors, il recommença tout. Il ne l'avait pas encore appelée l'espéranto mais la " Langue internationale ". En 1887 il y a eu un petit livre de Lejzer Zamenhof qui est paru dans les librairies et qui s'appelait:" La langue internationale".

Après cela, grâce à ce livre, dans plusieurs pays des gens apprirent l'espéranto. Ils l'apprenaient volontairement parce-qu'ils trouvaient cette idée très bien.


En 1905, ils ont fait une fête en France (un grand congrès).
Mais en 1917, avant la fin de la première guerre mondiale, Zamenhof est mort. Il était fatigué et il fumait beaucoup.

Entre les deux guerres (entre 1918 et 1939) il y avait déjà des milliers de gens qui savaient la langue. Il y en avait qui l'avaient apprise tous petits (c'étaient les enfants des gens de pays différents qui s'étaient rencontrés dans des réunions d'espéranto, et leurs parents parlaient espéranto entre eux).

Mais l'espéranto ne plaisait pas à tout le monde. Hitler disait aux Allemands qu'il ne fallait pas parler espéranto autrement il les mettait en prison.

Quand les Américains ont sauvé les Français à la deuxième guerre mondiale ils ont apporté de l'aide pour reconstruire les pays d'Europe après la guerre (des sous, des tracteurs, des machines) mais aussi leur langue (pour faire des affaires avec eux), et à l'école on est devenus presque obligés d'apprendre l'anglais (sauf si le collège propose d'autres langues en 6 ème).

Donc beaucoup de gens ne pensent plus trop à l'espéranto.

Mais ça me plaît mieux que l'anglais parce que je trouve que l'idée de Zamenhof de vouloir réconcilier tout le monde est très bien. En plus l'espéranto s'écrit plus facilement.
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MessageSujet: Re: Biographie de l'initiateur de la langue internationale   Biographie de l'initiateur de la langue internationale EmptyLun 4 Sep - 18:36

Extrait du "Dictionnaire superflu à l'usage
de l'élite et des bien nantis" (1985)

Pierre DESPROGES a écrit:

Z - Zamenhof :

Zamenhof (Lejzer Ludwik), médecin et linguiste polonais, né à Bialystok (1859-1917). On lui doit l'invention de l'espéranto.

Tout le monde s'en fout et c'est dommage. Quand on sait qu'à la base de tous les conflits, de toutes les haines, de toutes les guerres, de tous les racismes, il y a la peur de l'Autre, c'est-à-dire de celui qui ne s'habille pas comme moi, qui ne chante pas comme moi, qui ne danse pas comme moi, qui ne prie pas comme moi, qui ne parle pas comme moi ; quand on sait ces choses, dis-je, on est en droit de se demander si, par dessus les têtes couronnées des potentats abscons qui nous poussent au massacre tous les quatre printemps, l'usage d'une langue universelle ne saurait pas nous aider à résoudre nos litiges et à tolérer nos différences avant l'heure imbécile du fusil qu'on décroche et du clairon qui pouète. Enfin. Bon. Utopie.

Lejzer Ludwik Zamenhof est mort à Varsovie le 5 septembre 1917, dans des circonstances dramatiques. Il n'est pas trop fort de dire qu'il est mort pour l'espéranto. Ce jour-là, il descendait la Vistule. Un alligator, d'autant plus désagréable qu'il s'emmerdait tout seul (la proportion d'alligators par habitant en Pologne n'atteint pas zéro pour mille), fit volontairement chavirer son frêle esquif dans les eaux troubles et glauques. L'Alligator, qui ne savait pas nager, coula à pic. Quant à Zamenhof, c'est en vain qu'il appela à l'aide les nombreux pêcheurs à la ligne témoins du drame. Aucun de ces braves hommes ne parlait l'espéranto. Aucun ne comprit que le vibrant "Au secouro !" poussé par Zamenhof signifiait "Au secours!". Ainsi, alors que d'autres, comme la marquise de Pompadour, réussissent une carrière grâce au maniement d'une langue, Lejzer Ludwik Zamenhof mourut d'avoir voulu montrer la sienne à tous les passants.

Aujourd'hui, Zamenhof repose à l'ombre d'un grand cyprès dans le cimetière juif de Varsovie. Pourquoi au cimetière juif, alors que, de notoriété publique, il était plus catholique qu'un essaim d'intégristes? Parce que Zamenhof, jusqu'au bout fidèle à son idéal, avait exigé que l'adresse de sa dernière demeure figurât en espéranto sur le couvercle de son cercueil. Pour un croque-mort polonais, hélas, l'espéranto, c'est de l'hébreu.

Pierre Desproges
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MessageSujet: Re: Biographie de l'initiateur de la langue internationale   Biographie de l'initiateur de la langue internationale EmptyLun 4 Sep - 18:38

Zamenhof (Lejzer Ludwik), médecin et linguiste polonais (né à Byalystok en 1859 - décédé à Varsovie en 1917). Il est le créateur de l'Espéranto qu'il élabora puis promotionna à travers le monde de 1887 jusqu'à sa mort.

Zamenhof est né en 1859, d'une famille d'instituteurs, à Bialystok, ville de la Pologne russe où vivaient des éléments de quatre nationalités : Russes, Polonais, Allemands et Juifs, chacun ayant son langage propre. Cette diversité qui rendait très difficile la vie de chaque jour, tourmenta fortement Zamenhof enfant. Il rêva d'une langue de l'humanité, et ce rêve, presque utopique, s'imposa à lui pendant toute sa jeunesse. Élevé par une mère idéaliste, qu'il adorait, et un père, travailleur acharné et d'esprit pratique, Zamenhof subit ces deux influences, et devint comme son père capable d'un labeur patient et d'une persévérance admirable, et comme sa mère, animé d'une foi indomptable plus forte que tous les échecs et que toutes les railleries, Zamenhof mesura les barrières qui séparent les hommes : la diversité des langues et des religions, et fit ce rêve étonnant d'abattre ces barrières en construisant un pont pour unir les peuples.

«L'idée, à la réalisation de laquelle j'ai voué ma vie entière, écrit Zamenhof, perça chez moi dès ma première enfance, et ne m'a jamais quitté depuis. J'ai vécu avec elle, et ne puis même pas me voir sans elle. Comme il me semblait alors que les hommes possédaient une force presque toute-puissante, je me répétais sans cesse que plus tard rien ne m'empêcherait de résoudre cette difficulté. » Il fit de sérieuses études à Varsovie, et toujours dans le but bien défini de créer plus tard un langage universel, il apprit une dizaine de langues européennes. Ses professeurs le regardaient comme un élève remarquablement doué, mais, disaient-ils au père, «l'idée fixe qui le possède le conduira à la folie ». Et le père exigea du jeune homme qu'il renonçât, au moins provisoirement, à tout ce qui se rapportait à ce cher projet. Le sacrifice était lourd et douloureux. Zamenhof promit. Il était d'ailleurs temps, pour lui, de choisir une carrière, il s'orienta vers la médecine et partit pour Moscou. Au bout de deux ans, il revint à la Faculté de Varsovie. Il demanda alors à son père de lui rendre sa parole, tout en promettant de ne parler à personne de son travail jusqu'à la fin de ses études médicales. Mais le père, pendant son absence, dans un but louable et pour «sauver» son fils, pensait-il, avait brûlé les manuscrits. La perte ne fut pas trop grave, car Zamenhof savait tout par coeur, et il se remit au travail.

«Pendant cinq ans et demi, que dura mon séjour à l'Université, je ne parlai plus de rien à personne. Cette période fut, pour moi, extrêmement pénible. Mon secret m'étouffait. Obligé de cacher avec soin mes pensées et mes projets, je n'allais nulle part, ne participais à rien, et c'est dans une profonde tristesse que je passais le plus beau temps de la vie : les années d'étudiant. J'essayais parfois de me distraire dans le monde, mais je m'y sentais comme un étranger; je m'enfuyais, et de temps en temps, je me soulageais le coeur en écrivant quelque poésie dans la langue que j'avais élaborée. Six années durant, je m'occupais à la perfectionner, à l'essayer. Je dus tailler, remplacer, corriger et transformer radicalement un grand nombre de choses. Je commençais ensuite à éviter les traductions libérales de telle ou telle autre langue, et je m'efforçais de penser directement en espéranto. Je remarquais, alors, qu'entre mes mains, la langue cessait d'être un «reflet», sans personnalité spéciale, mais qu'elle avait désormais son esprit propre, sa vie propre, sa physionomie propre. Son langage commençait à couler, souple, gracieux et libre, autant qu'une langue vivante, venant de nos parents.»

Ses études terminées, et son diplôme de docteur en poche, Zamenhof doit gagner sa vie. Il va ici et là, cherchant où s'établir. Modeste, timide, la clientèle riche le fuit. Très aimé des malades pauvres, il ne sait pas se faire payer. Un jour, il assiste à la mort d'un enfant. Les cris de douleur de la mère l'émeuvent tellement que pendant deux mois, il a sans cesse présents aux oreilles ses pleurs et ses gémissements. Il décide alors d'abandonner la médecine générale et de se spécialiser. Après avoir suivi des cours à l'Institut ophtalmologique de Vienne, il s'installe à Varsovie, comme oculiste. C'est alors qu'il fait la connaissance de Klara Zilbernik. Celle-ci, jeune fille gaie, énergique, remarque ce jeune homme silencieux, au regard lumineux et profond. Il lui confie son secret, et elle accepte de partager avec lui une existence qu'elle prévoit difficile. Cependant l'oeuvre est achevée, elle tient en tout une trentaine de pages; mais Zamenhof n'a pas d'argent et les imprimeurs l'éconduisent sans égard.

Heureusement, le père de la jeune Klara, enthousiasmé par l'idéal de son futur gendre, n'hésite pas à mettre à sa disposition les fonds nécessaires. Ce ne sera pas la seule fois d'ailleurs que cet homme dévoué et bon, interviendra pour encourager et soutenir, dans ses premiers pas, la langue universelle.

Grâce à cet appui moral et financier, Zamenhof réussit à éditer lui-même sa brochure en juillet 1887.

« J'en étais tout ému : je sentais que, du jour où paraîtrait ma brochure, je ne pourrais plus reculer. Je savais le sort réservé à un médecin, qui dépend du public, si ce public le regarde comme un fantasque, comme un homme qui s'occupe de «choses à côté». Je me rendais compte, que je risquais sur cette carte, toute ma tranquillité future, mon existence propre et celle de ma famille ; mais je ne pouvais abandonner l'idée qui avait pénétré mon coeur et mon sang.»

La brochure paraît, elle est bien modeste.

Son titre : «Lingvo universala», le nom de l'auteur : Docteur Esperanto. C'est le pseudonyme que Zamenhof avait choisi : « celui qui espère ». Et la langue du Docteur Esperanto va faire le tour du monde. Mais comment la lancer? La réclame coûte cher. Zamenhof achètera un livre d'adresses et de sa main il fera lui-même sa publicité. «Peu à peu, raconte Aymonnier, les réponses arrivent. Le coeur battant, l'inventeur connaît les premières impressions du public. Parmi quelques adhésions, combien de critiques! Il faut discuter, justifier, convaincre, il faut répondre à chacun, il faudrait posséder un journal. Un riche espérantiste de Nuremberg, L. Einstein, lui offre de faire les frais d'un journal mensuel « Esperantisto». A la mort d'Einstein, Zamenhof doit prendre sur lui de continuer la parution. Il s'endette de plus en plus, il néglige sa profession, il est à bout de sacrifices. La brochure avait été éditée en polonais, en français, en allemand et en anglais, mais Zamenhof avait abandonné ses droits d'auteur car, selon lui, la langue internationale, comme chaque langue nationale, devait être propriété commune.

Heureusement, un autre mécène s'offre pour faire vivre «Esperantisto» : W. V. Trompeter, de Schalke, petite ville de Westphalie.

Et l'espéranto se répand en Europe, en Amérique. Un réseau de plus en plus dense de correspondance s'organise entre les adeptes et c'est en 1905 le congrès de Boulogne-sur-Mer, qui consacre le triomphe de la langue universelle. Avec sa femme, Zamenhof arrive à Paris, dans un wagon de 3ème classe. Là, les principaux espérantistes, le docteur Javal, le général Sebert, le professeur Carlo Bourlet, ont organisé toute une série de manifestations en l'honneur de Zamenhof : réception de l'Hôtel de Ville, banquet au restaurant de la tour Eiffel, attribution de la Légion d'honneur. Le modeste docteur de Varsovie se sent perdu au milieu de ces solennités, mais il supporte tout patiemment, car ce bruit fait autour de sa personne est une bonne propagande pour l'espéranto.

Combien il est plus heureux à Boulogne-sur-Mer, lorsqu'il se sent auprès de «sa famille espérantiste». Au milieu de l'enthousiasme indescriptible de tous les congressistes, Edmond Privat, nous le décrit, petit, timide, avec son large front, sa barbe déjà grise. Dans sa main, tremblent les feuillets où il a écrit son discours. C'est la première fois qu'il prend la parole, en public, une forte émotion étreint sa voix d'abord faible mais qui s'enfle peu à peu : «Je vous salue, frères et soeurs de la grande famille universelle, qui êtes venus des pays proches et lointains, de tous les coins du monde pour vous serrer la main fraternellement au nom de la grande idée qui nous lie tous... Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, nous, qui appartenons aux nations les plus diverses, nous nous rencontrons non pas comme des étrangers, non pas comme des concurrents, mais comme des frères, qui ne s'imposent pas mutuellement leur langue nationale et qui se comprennent tout de même; qui ne se soupçonnent pas continuellement les uns les autres à cause des ténèbres qui les séparent, mais qui s'aiment et se serrent la main, non pas hypocritement, mais sincèrement comme d'homme à homme. Comprenons bien la gravité de ce jour, car aujourd'hui entre les murs hospitaliers de Boulogne-sur-Mer, sont assemblés non pas des Français avec des Anglais, des Russes avec des Polonais, mais des hommes avec des hommes.» Et l'espéranto alla de succès en succès. Mais déjà les premières attaques se faisaient jour contre l'idéologie de Zamenhof, contre ce sentiment profond de fraternité, de compréhension mutuelle qui animait les espérantistes de Boulogne, lorsqu'ils chantaient avec foi «la Espero», l'hymne espérantiste créé par Zamenhof.

«En la mondo venis nova sento!»

«Tra la mondo iras forta voko!»

« Dans le monde a surgi un sentiment nouveau !

A travers le monde passe un appel puissant ! »

Des théoriciens distingués s'intéressaient à l'espéranto seulement du point de vue linguistique et n'entendaient pas que ce langage devînt le véhicule d'idées subversives. M. de Beaufront était de ceux-là et désirait que l'espéranto soit seulement « une langue ».

Et au congrès de Genève en 1906, Zamenhof s'élève amèrement contre cette conception : «Nous devrions nous arracher de nos coeurs, cette partie de l'espérantisme, qui est la plus importante, la plus sacrée, cette idée qui a été le but principal, l'étoile qui guidait les combattants de l'espéranto ? Par une protestation énergique, je repousse cette exigence. Si nous, les pionniers, nous sommes obligés de chasser de notre action, toute idéologie, avec indignation nous brûlerons, nous détruirons tout ce que nous avons écrit pour l'espéranto, nous anéantirons avec douleur le travail et les sacrifices de notre vie entière, nous jetterons au loin l'étoile verte fixée sur notre poitrine et nous crierons avec horreur : «avec cet espéranto-là, qui doit servir exclusivement au commerce et à la vie pratique, nous ne voulons avoir rien de commun!»

Pâle, Zamenhof était debout dans le Victoria-Hall, parlant d'une voix haute et ferme. Un tonnerre d'applaudissements montra que la majorité le comprenait et l'approuvait de tout coeur, et il conclut par ces mots : «Les premiers espérantistes ont aimé l'espéranto, non parce qu'il rapprochait le cerveau des hommes, mais parce qu'il rapprochait leurs coeurs.» Et d'année en année, écrit E. Privat, au congrès, Zamenhof venait lire «un discours plein d'enseignement pour chacun, puis retournait modestement à son travail quotidien à Varsovie et disparaissait jusqu'au congrès suivant, tel un prophète des temps anciens, qui descendait de sa montagne pour avertir le peuple et remontait ensuite à la solitude».

Jamais il ne voulut avoir une place prépondérante. Il se considérait simplement comme l'initiateur et, la langue une fois publiée, il abdiqua toute autorité en faveur du «Comité linguistique» dont il avait suggéré la formation. Le riche et célèbre médecin-oculiste Javal, proposa de lui fournir un salaire pour qu'il se consacrât à la direction du mouvement : il refusa. Rester modeste et libre, tel était son désir.

Son unique but était de propager son idéal humain et au congrès de Cambridge en 1907, il précise sa position: «Dans la profondeur de votre coeur, vous sentez tous que le drapeau vert est quelque chose de plus que le simple symbole de la langue. Beaucoup de personnes viennent à l'espérantis-me par curiosité, par sport ou peut-être dans l'attente d'un profit possible. Mais dès la minute où elles font leur première visite au pays de l'espéranto, qu'elles le veuillent ou non, elles subissent son influence. Petit à petit nos congrès deviendront l'échope de la future fraternisation humaine, et ce sera leur plus grand mérite.» Et ce furent les congrès de Dresde 1908, de Barcelone 1909, de Washington 1910, d'Anvers 1911.

Pendant toutes ces années, Zamenhof travaillait pour doter sa langue d'une riche littérature. Il faisait revivre en espéranto : «Hamlet» de Shakespeare, «Iphigénie» de Goethe, «George Dandin» de Molière, «les Brigands» de Schiller; il écrivait des vers.

Mais un vent de chauvinisme secouait la vieille Europe. Déjà à Anvers, il avait dû dans son discours officiel voiler ça propagande en faveur de la fraternité humaine. Il désirait donc reprendre son entière liberté et rentrer dans le rang. A Cracovie, présidant la séance d'ouverture, il annonça: «Le congrès actuel est le dernier pendant lequel vous me voyez devant vous; dans les suivants, si je peux venir, vous me verrez au milieu de vous.»

A Berne en effet, en 1913, Zamenhof ne prit pas la parole, ne parut même pas sur l'estrade. Affectueusement entouré, il resta au milieu des congressistes avec sa femme. Et la même année parut sous sa signature une brochure sur «l'humanisme».

Pendant que dans le monde s'envenimaient les chauvinismes ennemis, il restait fidèle à son idéal. En 1914, le congrès devait se tenir à Paris, au mois d'août.

En route pour la France, Zamenhof fut immobilisé à Cologne. Des nuits entières, il vit passer à travers le Rhin, les engins de mort. Les ponts tremblaient sous les roulements incessants, «l'image de guerre se dressait devant ses yeux, il arrivait trop tard, lui et son rêve de paix et de fraternité universelles. Quelque chose se brisa en lui ».

Après un voyage épuisant de huit jours, il regagna Varsovie par le Danemark, la Suède et Saint-Pétersbourg. Il rentra dans son logis qu'il ne quitta plus.

Les crises d'angine de poitrine, dont il souffrait terriblement, devinrent de plus en plus fréquentes.

La bataille grondait autour de la vil-le. La vie devenait infernale. Mais fidèle à son rêve, Zamenhof préparait le plan d'un vaste congrès universel. Les circulaires pour la réunion préparatoire étaient déjà rédigées. Cette réunion devait avoir lieu dans une ville suisse, «les derniers jours de décembre 1916». La guerre se prolongeant, il corrigea la date : «les premiers jours d'août 1917». Plus tard, au crayon, il écrivit d'une main tremblante : «après la fin de la guerre».

Il ne devait pas voir la fin de la guer-re.

Il mourut le 14 avril 1917.

On a quelquefois comparé Zamenhof à Pasteur. Pasteur a travaillé avec acharnement pour découvrir et faire adopter son vaccin contre la rage. Zamenhof lui a voulu combattre ce virus, cette rage que sont le chauvinisme et le racisme, en créant un langage commun à tous les hommes. Mais il est prouvé qu'on guérit plus facilement les corps que les âmes. Pasteur, de son vivant, a assisté au triomphe de sa découverte. Moins heureux que lui, Zamenhof est mort en pleine souffrance morale, mais nous voyons, chaque jour ; que malgré la guerre, que malgré les guerres, l'idée de Zamenhof ne s'est pas éteinte avec lui et se développe peu à peu dans le coeur des hommes.
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